Archives par mot-clé : choix

Et dire que je ne voulais pas allaiter !

Durant leur grossesse, on demande souvent aux mères « Alors, est-ce que tu vas l’allaiter ? » en parlant de leur futur bébé, comme si ce choix d’allaitement ou de non allaitement était forcément une évidence. J’ai eu envie de recueillir le témoignage d’une femme qui n’imaginait pas allaiter son bébé, et qui répondait souvent « jamais de la vie » quand on lui parlait d’allaitement.

Propos recueillis par Leslie Lucien.

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L’allaitement est-il politiquement correct ?

Accompagnant les mères depuis longtemps, je les entends souvent rapporter des commentaires plus ou moins heureux concernant leur allaitement. Ces commentaires peuvent venir de l’entourage familial mais aussi médical, amical ou professionnel. En effet, une formation initiale médiocre d’une majorité de professionnels de santé est à déplorer dans le domaine de l’allaitement maternel.

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Allaiter quand on prend un traitement de substitution aux opiacés

La maternité d’une femme toxicomane génère souvent des peurs chez les professionnels qui l’accompagnent. Les mères sous traitement substitutif pour une toxicomanie aux opiacés et qui n’utilisent pas de substances illicites devraient être fortement encouragées à allaiter. Les traitements de substitution sont sans danger pour la santé de son bébé et les bénéfices de l’allaitement ne sont plus à démontrer. Cependant on observe que peu de ces mères allaitent réellement. On pense que beaucoup d’entre elles craignent pour la santé de leur bébé.

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Allaitement et culture, pas d’incompatibilité

Lorsqu’une mère reçoit de l’aide dans son allaitement, il arrive qu’elle ne souhaite pas suivre les suggestions qui lui sont proposées car elles ne lui conviennent pas culturellement. La personne qui la conseille a bien évidemment à l’esprit une trousse à outils et des stratégies éprouvées. Elle devrait toujours en partager les avantages inconvénients, et les risques de ne pas les suivre.

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La fin d’un allaitement long

Mon allaitement a duré très exactement 3 ans. C’est moi qui ai décidé de l’arrêter et j’ai accompagné mon petit vers le sevrage. Mais cela ne m’empêche pas d’être triste, de ressentir un manque et de la nostalgie pour cette période si particulière et en même temps si naturelle.

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Les secrets du tire-lait révélés #1

Il existe différentes raisons d’utiliser un tire-lait, notamment:

  • Démarrer et/ou maintenir une production de lait lorsque l’enfant ne peut pas téter au sein ou bien qu’il ne parvient pas à téter efficacement au sein (lorsqu’il est prématuré, hospitalisé, affaibli, et plus généralement  séparé de sa mère),
  • Augmenter une production de lait insuffisante ou devenue insuffisante par rapport aux besoins du bébé, relancer une production après un sevrage,
  • Créer une banque de lait pour la reprise du travail ou des études, voire pour donner du lait à un lactarium
  • Prévoir du lait pour des absences occasionnelles ou bien en prévision d’une chirurgie programmée
  • Exprimer du lait lorsque l’on doit prendre un traitement médical réellement incompatible avec l’allaitement pour maintenir la lactation le temps nécessaire.

Le choix du modèle de tire-lait dépend ainsi de l’objectif maternel. C’est un sujet d’appels récurrents qui mérite un article à lui tout seul. Ce sujet expose au grand jour l’une des plus grandes inquiétudes des mamans à savoir : comment avoir plus de lait.

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Le co-allaitement, si vous en avez envie, foncez!

Vous souvenez-vous que nous avions laissé Tatiana juste avant son accouchement? Elle partait à la maternité en donnant une dernière tétée à Gabin.

L’accouchement s’est bien passé, elle est très vite rentrée chez elle, avec cette idée qui trottait dans sa tête : comment allait se passer l’allaitement à présent?

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Réfléchir à deux à l’allaitement

Une jeune femme enceinte me disait l’autre jour : « Moi, je ne vais pas m’embêter à allaiter alors que les laits en poudre existent. »

En général, lorsqu’une femme enceinte dit cela à un professionnel de l’allaitement, c’est qu’elle a besoin d’être correctement informée et rassurée. Et mon rôle n’est pas de la convaincre à tout prix, mais de l’accompagner pour qu’elle prenne sa décision en toute connaissance de cause plutôt que de le faire de manière dogmatique. Comme je savais qu’elle était enseignante en philosophie, plutôt de lui refaire la liste de tous les avantages de l’allaitement, je lui dis tout simplement :

– Je peux comprendre votre position, mais d’un autre côté, comme l’a dit Aristote : « La nature ne fait rien en vain ni de superflu… ». Il me semble que chaque jour, la science lui donne raison. Alors si les seins des femmes font du lait, c’est que ce n’est pas superflu…

Et elle me répond du tac au tac :

-De toutes façons, mes seins, je les réserve à mon mari, c’est comme ça. »

Cela signifiait que la conversation était close. Prise d’une inspiration, je lui demande :

-Tiens d’ailleurs, qu’en pense-t-il, votre mari, de l’allaitement?

J’aime bien connaître l’avis des futurs papas, ou en tous cas, ce que veulent bien en dire les femmes, car, même si le corps de la femme lui appartient totalement et donc la décision finale d’allaiter ou non, le papa est responsable de la santé de son enfant. Et, à ce titre, il a le droit et le devoir de participer à la réflexion.

Elle me répond qu’il ne sait pas quoi penser. J’invite la jeune femme à tout hasard à communiquer mon numéro à son mari, s’il a des questions. Je ne m’attends pas à ce qu’il m’appelle.

Et pourtant, c’est ce qu’il fait quelques jours plus tard. Il veut tout savoir de l’allaitement! Après une longue conversation, il me remercie et me dit « Bon, il me reste deux mois pour la convaincre, je crois que je vais y arriver.»

J’avais un sourire jusqu’aux oreilles, parce que je savais que c’était déjà gagné! La jeune femme souhaitait allaiter au plus profond d’elle-même. Elle savait bien que l’allaitement n’a rien de superflu, qu’il est dans l’essence même de la maternité, de l’humanité. Que si les glandes mammaires de la femme produisent un si précieux liquide, ce n’est pas pour qu’on les arrête à coup de médicaments bloquants.

Mais elle avait peur que son mari l’aime moins si elle donnait une part de son corps à son bébé. Elle avait besoin que ce soit lui qui vienne à elle pour lui dire : « Ce serait bien que tu allaites, qu’en penses-tu? »

Futurs papas, futures mamans, parlez entre vous, échangez sans non-dits vos souhaits, vos peurs concernant cet enfant à venir, sa naissance, son allaitement… Tissez ensemble le berceau dans lequel vous allez l’accueillir. Vous construirez ainsi la paix dans votre famille, et, par delà, cette paix dont le monde a tant besoin.

Meilleurs vœux de bonheur!

En souhaitant bonne année cette nuit à tous mes proches, je faisais comme à l’accoutumée le point sur l’année écoulée, et je réfléchissais à la notion de bonheur. Je pensais à un excellent reportage que j’avais regardé il y a peu, qui montrait clairement que le bonheur est lié au choix. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire de prime abord, plus on a de choix, à objectif équivalent, moins on est heureux (à notre décharge, c’est l’inverse de ce dont on nous rebat les oreilles à longueur d’année dans les médias).

Et je me disais en pensant à mon sujet de prédilection, que si les femmes n’avaient pas le choix de l’allaitement, sans doute que leur suivi et leur accompagnement serait tout autre et que finalement, elles seraient plus heureuses.

Si les préparations pour nourrissons n’existaient pas, les femmes ne se poseraient pas la question d’allaiter ou non. Du coup, l’allaitement serait vraiment naturel. Par conséquent, il y aurait moins de problèmes liés à la méconnaissance. Tout le monde serait bien informé, puisque cela ferait forcément partie de la vie quotidienne. Les situations où il y a un vrai problème pousseraient à la solidarité : d’autres femmes allaitantes viendraient aider le couple mère-enfant en difficulté…

Mais je rêve là… Ou est-ce l’effet du champagne?

Quoi qu’il en soit, je vous souhaite une année 2015 heureuse et éclairée…