Gabin (°) avait trois ans quand Tatiana (°) a su qu’elle était à nouveau enceinte. Il tétait toujours à la demande, tétées nutritives ou tétées-câlins qui permettaient par exemple de supporter les petits bobos du quotidiens.
Quand le doute s’installe
Tatiana ne se posait aucune question concernant son allaitement avec Gabin. Il était naturel pour elle de laisser son fils décider du moment du sevrage.
Mais son entourage avait des idées très arrêtées et décisives : « Il est grand, tu peux arrêter maintenant», « Tu vas avoir des contractions », « Il prend toute ton énergie , il te fatigue » …. et encore bien d’autres remarques déplaisantes. Du coup, Tatiana était perdue, et c’est à ce moment-là qu’elle m’a appelée pour le suivi de sa grossesse.
Plein de questions!
Dès les premières minutes de notre entretien, elle me demande si elle doit sevrer son fils.
Rassurante, je lui confirme que sa première impression était la bonne : elle peut faire comme elle le souhaite.
Oui elle aura peut-être des contractions, mais l’utérus est un muscle donc c’est normal qu’il se contracte. Comme la grossesse de Tatiana n’est pas une grossesse à risque, il n’y aura pas d’effets sur le col.
Non, la croissance du fœtus ne sera pas affectée par l’allaitement (le bébé en formation est prioritaire sur tout!) et elle ne sera pas plus fatiguée qu’une autre maman enceinte avec des aînés.
Ses mamelons sont sensibles en ce moment, est-ce normal, me demande-t-elle.
Oui, sous l’influence hormonale, les mamelons sont plus sensibles et peuvent même être douloureux chez certaines femmes. Cela entraîne parfois un sevrage à contre-coeur. D’autres femmes ne sentent aucune différence. Les choses peuvent aussi évoluer pendant le premier trimestre.
Poursuite de l’allaitement pendant la grossesse
Vers le quatrième mois, elle m’appelle et me dit: « Je ne peux plus le supporter au sein, il m’agace.»
C’est un sentiment qui a été décrit par de nombreuses mamans enceintes et allaitantes sans qu’on sache vraiment son origine. Certains auteurs pensent que ce serait un mécanisme psycho- biologique pour inciter à sevrer l’aîné.
Là encore je la rassure en lui demandant de s’écouter et de faire comme elle le souhaite, poursuivre ou non l’allaitement.
Une semaine plus tard, elle me rappelle. Tatiana a l’impression que Gabin tète « à vide ».
Je lui explique que cette baisse progressive de la quantité de lait correspond aussi à un changement dans la composition du lait. Il devient plus salé : le corps recommence à fabriquer du colostrum. Il prépare l’arrivée du nouveau-né.
Rassurée, Tatiana poursuit son allaitement mais limite le nombre de tétées et la durée, pour que son fils ne se sente pas évincé.
Et doucement c’est Gabin de lui-même qui espace ses tétées. Il grandit, joue, il a d’autres centres d’intérêts. Il tète le matin au réveil et le soir pour s’endormir.
Certains enfants se sèvrent ainsi tout seul pendant la grossesse .
Tatiana continue ainsi son allaitement au jour le jour, tantôt épanouie, tantôt agacée de cet enfant qui tète.
Le petit frère arrive!
Un matin, la poche se fissure, Tatiana se prépare pour se rendre à la maternité…
Ses seins sont tendus, elle donne rapidement encore une tétée avant de partir pour la soulager et rassurer Gabin : elle rentrera vite avec le petit frère! Alors, il pourra téter à nouveau aussi souvent qu’il veut…
(°) Par souci d’anonymat, les prénoms ont été changés. Ce témoignage est publié avec l’accord de l’intéressée
Belle histoire ! Et oui, ces grandes étapes de la vie ne vont pas sans question, et chacune a ses propres réponses… J’ai eu les mêmes remarques pour l’allaitement de mon fils lorsque nous avons découvert ma 2e grossesse. L’allaitement s’est malgré tout poursuivi tranquillement, jusqu’à ce qu’il arrête progressivement par lui-même de téter ! Que de souvenirs merveilleux…
En effet belle histoire, on aimerait savoir comment s’est poursuivi (ou non) l’allaitement après la naissance du deuxième enfant…
Je me permets de compléter par mon petit témoignage qui se rapproche de cette histoire.
Je suis moi aussi tombée enceinte de mon deuxième pendant l’allaitement du premier. Mais lui n’avait que 8 mois, un peu tôt pour arrêter un allaitement que j’avais eu du mal à mettre en place. Même si je ne me voyais pas faire un allaitement long et surtout pas du co-allaitement, j’avais en tête au moins les 12mois recommandés par l’OMS.
Mises à part les réflexions du genre “donc bien sûr tu n’allaites plus” de personnes aussi bien renseignées que moi avant d’allaiter (et donc à qui je ne peux en vouloir), j’ai été marquée malgré moi par les remarques du corps médical (médecin traitant, gynéco et même sage-femme) qui étaient du même niveau. J’avais été pourtant bien soutenue et encouragée jusque là pour allaiter le premier (par les même personnes ou presque). Mais là, il devenait évident que je DEVAIS arrêter d’allaiter. Quand je disais que je voulais continuer à allaiter, on me disait presque qu’il fallait y penser avant (car, oui, nous voulions avoir des enfants rapprochés. Là aussi que de suspicions :o(
Évidemment, j’étais fatiguée, mais à savoir ce qui tenait de l’allaitement, des nuits pas encore bien calées du premier ou du début de grossesse : je penche très clairement pour le cumule des 2 dernières !
Finalement, l’allaitement s’est terminé en douceur en diminuant progressivement, au rythme de notre ainé qui refusait de plus en plus le sein. Le fait que ce soit lui qui ait mené son sevrage m’a consolée de sa courte durée (11mois).
Bonjour
Merci de votre témoignage. En effet, certains professionnels ont encore des idées reçues sur l’allaitement pendant la grossesse et le co-allaitement. Deux sujets qui sont encore rares et méconnus.
Pour notre histoire , la suite dans quelques temps. 😉
Bonjour,
Je suis aussi très émue de lire ce témoignage. Des souvenirs qui paraissent lointains pour nous… J’ai co-allaité mes deux enfants de 15 mois d’écart et ce fut aussi beaucoup de questionnements lors de ma grossesse où je me demandais si ça n’allait pas être mauvais pour le bébé à naître, mais aussi pour mon petit garçon de 7 mois que je ne souhaitais pas sevrer non plus. Ce souvenir d’être parfois irritée ou agacée par les tétées de l’ainé… et ces interrogations.
J’avais constaté aussi des selles liquides et plus fréquentes de mon petit garçon pendant ma deuxième grossesse; je m’inquiétais de savoir à quoi cela était du. Il se trouve que c’est certainement mon lait qui se transformait en colostrum qui provoquait ces effets à l’ainé; peu de pédiatres étaient de cet avis … Pourtant, à la naissance de ma fille tout est rentré dans l’ordre pour mon petit garçon qui a donc aussi pu profiter de la montée de lait. J’ai donc co-allaité mes enfants par la suite. Mon fils et ma fille sont sevrés aujourd’hui; une page est tournée mais une affection toute particulière est toujours vouée “aux TT ” de maman. Réussir à se faire confiance et à s’écouter tout en s’entourant d’autres expériences a été pour moi la clé de notre réussite, c’est pourquoi je tenais aujourd’hui à témoigner aussi à ce sujet. Merci donc pour cet espace de partage précieux à mes yeux.
S.B
Merci pour votre témoignage Suzanne.
Cet espace est le vôtre,n’hésitez pas à échanger .
bonjour
moi je suis un peu comme elle ma 1er est toujours allaitée elle 31 mois nous avons voulu un 2eme rapprocher mais fausse couche en ete13 et mai 14 j’ai continuer a allaiter la je suis bien enceinte j’ai passée les 12sa ! tout va bien !
Ma fille demande toujours encor sa tété matin réveil et soir avant d’aller au lit !
et je compte pas arrêté sans qu’elle le veuille a la base je voulais faire du co-alaitment mais sa se fera peu être pas !
mais je suis fière de lui en donner encore m si c’est peu et que tout le monde ou presque me regarde de travers 🙂
Je vous souhaite une belle grossesse et de beaux allaitements à votre rythme !