Soutenons l’Accouchement à Domicile le 26 octobre!

L'accouchement à domicile (AAD) est aujourd'hui, par manque de plateaux techniques hospitaliers ouverts aux sages-femmes libérales, la clé de voûte de l'Accompagnement Global de la Naissance. Je pense que ce suivi global est le seul véritable accompagnement de qualité pour des grossesses normales.

 

En décalage parfait avec les clichés véhiculés par la télé-sensation, et au vu des contraintes actuelles en France, l'AAD n'est pratiqué que par une frange de la population des parents (1%), lesquels sont d'ailleurs très bien préparés et agissent en toute conscience.

 

Voilà encore un billet sur la citoyenneté liée au maternage. Ce n'est pas que j'aime particulièrement me battre et signer des pétitions, mais le fait est que l'indignation, pour celles et ceux qui veulent simplement le respect de la vie et de leur humanité, est aujourd'hui un des seuls recours.

 

 

La suppression de la qualité autour de la naissance transforme l'accouchement normal en acte sur-médicalisé, qui nous coupe totalement de nos racines d'être humain. A l'opposé, la naissance à la maison, l'air de rien, est une brique essentielle de cette relation unique et riche entre parents, bébé, et professionnel(s), qui fait la qualité de l'accueil des bébés en bonne santé, nés au terme de grossesses normales.

 

Or il se trouve que cette pierre indispensable est mise à mal.

 

Un problème d'assurance… et aussi de reconnaissance

 

Je m'explique.

Les sages-femmes libérales, comme tout professionnel de santé, doivent souscrire une assurance professionnelle spécifique à leur métier. Depuis le 1er octobre 2013, elles encourent de graves sanctions, comme la radiation de l'ordre des sages-femmes, si elles ne sont pas en mesure de fournir leur attestation d'assurance, ce qui reste tout à fait logique. Ce qui l'est beaucoup moins en revanche, c'est que la cotisation est devenue insoutenable pour les praticiennes souhaitant une garantie valable dans le cadre de  l'AAD . Le coût d'aujourd'hui est de 22 000 euros par an. Quand on sait qu'une sage-femme libérale gagne en moyenne 24 000 euros par an, on comprend aisément que le jeu est de faire mourir cette pratique.

 

L'immense majorité des sages-femmes libérales françaises travaillent donc sans assurance lorsqu'ells pratiquent cet acte. Elles le font par pure vocation, avec beaucoup de courage. Elles le font parce que les couples le demandent.

 

L'AAD, dangereux?

 

« C'est normal de ne pas les assurer, l'AAD c'est dangereux », diront certains.

Eh bien non, la naissance à la maison n'est pas plus risquée qu'à l'hôpital, dans le cadre d'une grossesse normale suivie par une sage-femme. Les bébés et les mamans sont en aussi bonne santé. Et il y a moins d'interventions médicales (°).

 

Mobilisation autour des sages-femmes

 

Le Collectif « Mouvement pour l'AAD » invite donc les citoyens à se mobiliser ce samedi 26 octobre 2013 dans diverses villes de France pour que l'AAD soit considéré, non plus comme une pratique d'un autre âge, mais comme une possibilité offerte aux parents qui le souhaitent, dans le cadre d'un choix éclairé.

 

Et l'allaitement dans tout ça?

 

Quel rapport a tout ceci avec l'allaitement?

Je peux en parler en connaissance de cause, car mes enfants sont nés à la maison (Merci Elisabeth !).

Un AAD se place dans une démarche globale de respect et d'écoute de la physiologie. Or la compréhension de la physiologie est à la base d'un allaitement réussi.

 

De plus, la grossesse, la naissance et la suite de couches sont suivies par la même sage-femme. On est loin des plaintes que j'entends quotidiennement de la part des femmes ayant (mal) vécu les débuts de l'allaitement à l'hôpital : « A chaque fois, c'est une personne différente qui vient, je reçois sans cesse des conseils contradictoires! »

 

L'allaitement qui suit un AAD est, le plus souvent, facilement mis en place, dans la sérénité et la douceur. Le calme d'une maison est sans conteste le meilleur endroit pour se rencontrer entre parents et bébé, loin du stress et de l'agitation de l'hôpital.

 

Une loi qui favorisera les accidents

 

Si la loi n'est pas modifiée, les sage-femmes cesseront d'accompagner les AAD. Les couples faisant ce choix pour les raisons évoquées ici, et bien d'autres encore, seront seuls. Et il y aura beaucoup d'accidents.

 

Alors, pour toutes les familles qui souhaitent que leurs enfants viennent au monde à la maison, soutenons les courageuses sages-femmes qui ont décidé de les accompagner dans cette démarche volontaire. Demandons à nos dirigeants de permettre à chacun de choisir son mode d'accouchement.

 

La France, pays de démocratie et de liberté, doit bien cela aux parents soucieux avant tout du Bien Naître de leurs petits.

Le détail des actions du 26 octobre et la pétition sont sur :

http://choisirsonaccouchement.wordpress.com/actions-en-cours-2/rassemblements/

Merci à toutes les sages-femmes

Les femmes ayant accouché à domicile peuvent aller soutenir leur sage-femme, comme je l'ai fait avec ma petite photo ! Merci du fond du cœur à toutes ces sages-femmes qui nous permettent d'être les femmes que nous voulons être…

Et enfin, je souhaite dire que je soutiens toutes les sages-femmes, qu'elles soient hospitalières ou libérales, dans leur demande de reconnaissance. Leurs connaissances et compétences  sont excellentes et méconnues  (5 ans d'études dont une de médecine).  Leur métier si important, est tout aussi inconnu du public. Elles peuvent suivre une femme dans toutes les étapes de sa vie : contraception, maternité, du premier mois de grossesse à la rééducation du périnée, en passant bien sûr par la naissance, l'allaitement, etc. Certaines sont spécialisées en haptonomie, accupuncture etc. Toutes peuvent prescrire les médicaments relatifs à leur spécialité. Apprenons à mieux les connaître, notre société y gagnera en humanité!

 

 

 

(°) C. Faucon, T. Brillac, Gynecologie Obstétrique et fertilité 41 (2013) 388-393

 

 

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