allaiter au rythme de la vie d’artiste

Je suis Malvina, comédienne et maman de 2 enfants de 5 ans et 10 mois. J’alterne des temps de chômage et des périodes de travail très intenses avec des journées de plus de 12h, parfois hors du domicile pendant plusieurs jours ou semaines. L’allaitement est donc rythmé par ce mode de vie un peu particulier.

Pour mon premier enfant né en mars 2015, l’allaitement s’est mis en place très facilement et j’ai adoré ça dès le début. Je n’avais fait aucun « plan » sur sa durée et autour de moi je ne connaissais personne qui avait nourri son enfant au sein plus de 6 mois. Une copine m’avait parlé de la Leche League et c’est en m’inscrivant sur un groupe de discussion que j’ai découvert que des mamans allaitaient au long cours. Chez nous, plus les mois passaient, moins je voyais l’intérêt d’arrêter ce qui était bon pour mon fils et sans contrainte pour moi. Je me suis donc lancée dans un allaitement à durée indéterminée en me disant qu’avec pas mal d’organisation et un peu de lâcher prise, ça devrait le faire !

A l’époque j’habitais et je travaillais sur une péniche spectacle. L’équipe artistique était composée d’amis compréhensifs et mon conjoint y travaillait également. Nous prenions donc Marcel en porte-bébé et le déposions dans sa cabine avec le baby phone lorsqu’il dormait. Il pouvait téter à la demande et mes camarades étaient ravis de le prendre avec eux quand ils n’étaient pas sur scène. J’ai loué un petit tire-lait à piles (très pratique quand on part en tournée en camion par exemple). Les soirs de spectacle nous prenions une baby-sitter et je tirais mon lait avant d’aller jouer.

Entre avril et juin 2016, il est allé chez une assistante maternelle car cela devenait difficile : il voulait tout explorer et je ne pouvais plus être à ce que je faisais tout en ayant un oeil sur lui.

La personne était super mais pas très à l’aise avec le lait maternel. Je lui ai donné un tableau de conservation mais comme je ne la sentais pas complètement sereine et que Marcel avait déjà 1 an on a trouvé un compromis. Je lui emmenais de temps en temps mon lait et sinon, elle pouvait lui proposer du yaourt. J’allais le chercher entre 16h30 et 18h et la tétée de retrouvailles était très appréciée par lui et moi. Je ne tirais pas mon lait à midi car ma lactation était bien en place et les mercredis, samedis et dimanches, il lui arrivait encore de téter avant ou après le déjeuner. A cette époque, il tétait entre 4 et 6 fois par jour environ.

Dans le même temps, j’ai commencé à m’absenter pour de courtes tournées de 1 ou 2 nuits. J’avais un stock de lait au congélateur et nous donnions à Marcel , des yaourts au lait de brebis ou un morceau de fromage. De mon côté, je faisais 2 ou 3 tirages par jour, j’avais 2 sacs isothermes avec des pains de glace ce qui permettait à mon lait de rester bien frais avant de le mettre au réfrigérateur. Si le trajet retour était trop long et que les conditions n’étaient pas réunies pour une conservation optimale, je versais le lait dans le bain du bébé.

En juillet 2016, nous sommes partis 3 semaines à Avignon pour un festival de théâtre où les journées sont intenses et éprouvantes. Nous devions habiter avec l’équipe du spectacle mais mon conjoint et moi avons demandé à récupérer notre part du budget. Nous avons loué une maison pour permettre à nos parents de venir et se relayer pour garder notre fils. Cela nous a coûté un peu d’argent et pas mal d’énergie mais j’ai pu continuer à allaiter Marcel sans gêner personne.

A la rentrée 2016 il avait 18 mois et j’avais très envie de poursuivre l’allaitement. J’avais entendu pas mal d’anecdotes de mamans qui avaient laissé tomber parce que certaines structures d’accueil n’étaient pas favorables à prendre le lait maternel. Je me suis dit que pour continuer, le mieux était de choisir un lieu « tétée friendly » et pro maternage. C’est ainsi que Marcel a intégré une crèche parentale où le personnel est extrêmement bienveillant avec les enfants. Le lait maternel y est accepté simplement et avec plaisir. L’allaitement sur place ne pose aucun problème et les besoins des enfants sont au coeur du projet pédagogique. La crèche parentale prend du temps mais nous y avons appris beaucoup et passé de très beaux moments. J’ai pu continuer mon allaitement sans prise de tête et j’ai rencontré des mamans allaitant leur enfant (ou pas !) 1 an, 2 ans et plus.

Un nouveau séjour de 2 semaines à Avignon se profilait pour juillet 2017 et je devais y aller seule. Je ne voulais pas sevrer Marcel à ce moment-là, me disant que 2 semaines de séparation plus un sevrage ça faisait un peu beaucoup pour nous deux. J’ai profité d’une tournée de 5 jours en avril pour le sevrer. Marcel avait 2 ans et ne tétait plus que 2 ou 3 fois par jour. A mon retour et pendant 3 jours il a demandé à téter le matin, mais il est vite passé à autre chose fort de cette magnifique période que je revis maintenant avec mon 2ème enfant.

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