Congrès LLL : construisons l’avenir!

Ce week-end, j'étais à la JIA (Journée Internationale de l’Allaitement) à Paris. Il s'agit d'un congrès professionnel qui a lieu tous les 2 ans. D'abord, bravo à la Leche League France et toutes ses bénévoles actives et dévouées, pour la qualité de cette rencontre.  Juste un petit bémol : le choix de la date, la veille de Pâques, a dû en décourager certains, puisque nous n’étions pas si nombreux que cela. Nombreuses, devrais-je dire car hélas les hommes se comptaient sur les doigts de la main, alors qu'ils ont un rôle important à jouer dans l'allaitement.

Les intervenants, venus des USA ou d’Australie, étaient vraiment passionnants. Sous le thème « Construisons l’avenir », ils ont abordés les sujets suivants  :

 

Le premier conférencier, Lawrence Gartner, nous a parlé de l'éthique de la relation d'aide et des conflits d'intérêts qu'elle peut engendrer. C'est une vaste question, dont les éléments de réponse ne sont pas évidents. Par exemple, une consultante en lactation au sein d'un hôpital, dont le poste est financé par une entreprise fabriquant des laits artificiels, doit-elle continuer à exercer dans ces conditions? N'y a t il pas du pour et du contre?

 

Ou encore, que penser d'un Etat qui, par son manque de soutien financier aux maternités, pousse à distribuer d'office des nourrettes de lait artificiel à des couples mère-enfant qui n’en ont pas besoin, au péril de l’allaitement? Quand l'Etat fait défaut et abandonne sa mission de santé publique, comment un professionnel peut il gérer ses propres conflits d'intérêts ? Premièrement en les reconnaissant, deuxièmement en les affichant à la vue de tous (patients, collègues), et troisièmement… il n'y a pas de réponse facile.

 

La deuxième conférence vous intéressera toutes : Diana West nous a donné ses trucs pour accroître la production de lait. Le sujet étant vaste, il mérite bien un billet à lui tout seul. A suivre la semaine prochaine…

 

Après la pause déjeuner, Nancy Wight a montré la nécessité du lait maternel pour les prématurés car son utilisation augmente les chances de survie du bébé. Elle a insisté sur le fait que dans ces situations, il faut que la mère débute l’expression du lait TOUT DE SUITE et fasse le choix d’allaiter PLUS TARD. En clair, il ne faut pas laisser la maman réfléchir, vu l'urgence. Il faut juste la soutenir. J’ai bien aimé sa petite phrase : « Une paire de glande mammaires est plus adaptée pour trouver le meilleur lait que les deux hémisphères du meilleur professeur ». Cette réalité est tellement belle… et tellement gratifiante pour la maman d’un petit être de quelques centaines de grammes. Savez vous que le lait fabriqué par une mère pour un préma n'est pas le même que pour un bébé né à terme?

 

Puis est entré en scène Lawrence Kotlow, dentiste spécialisé en pédiatrie. Il a expliqué à quel point il est important de traiter correctement les freins de langue et de lèvre. Dans certains cas, en plus des problèmes liés à l’allaitement, un frein peut induire par exemple de graves troubles posturaux lorsque l’enfant grandit. Peu de personnes maîtrisent aussi bien que lui le matériel (laser) et les connaissances en la matière. Ne le cherchez pas dans les pages jaunes, hélas, il officie outre-atlantique. On aimerait pourtant bien l’avoir à côté de chez soi !

 

Si vous souhaitez des références sur ces conférences, n'hésitez pas à me demander!

 

Je terminerai sur la proposition du Dr Anne Cortey, présidente de cette  journée, de ne plus demander à une femme « Voulez vous allaiter ? ». Car idéalement cela devrait couler de source.  Elle dit très justement : « Est ce qu’on demande aux femmes si elles veulent accoucher ? ». Et pourtant l’allaitement a probablement été développé par les mammifères en même temps que leur façon de donner la vie… La société doit donner les moyens aux professionnels de santé pour accompagner les femmes de manière à ce que cette question ne se pose plus. Etes-vous prêts à y contribuer? Oui? Alors ensemble, construisons l'avenir !

 

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