Comment j’ai vaincu une baisse de lactation

Agathe, la maman de Gabriel nous livre son témoignage.

Cela faisait 3 mois que j’allaitais mon bébé. Tout se passait à merveille ! Un à deux réveils la nuit seulement, un plaisir partagé, même avec le papa.

Et voilà que durant son 4ème mois, mon petit garçon commence à se tortiller à chaque fois que je le mets au sein, il râle, il veut sans cesse les bras. Je sentais bien qu’il y avait un problème. Ni une, ni deux, je prends un rendez-vous avec ma consultante en lactation.

Peut-être qu’il a faim votre bout de chou ?”. Ma lactation s’était tarie à tel point que Gabriel n’était pas du tout rassasié aux tétées. Ce qui avait provoqué cette baisse de production était clairement une grosse fatigue due à un stress, mais aussi le fait que je ne le mettais pas assez au sein. En effet, dès sa naissance, j’avais de véritables fontaines accrochées à ma poitrine ! A chaque pesée à la maternité, il avait pris tellement de poids que les sages femmes étaient étonnées qu’il ne soit nourri qu’au sein. ” Eh ben ! La cantine est bonne!”, m’étais-je entendu dire.

Du coup, il tétait beaucoup en quantité mais peu souvent. Or moins l’enfant est mis au sein et moins les réserves abondent…Nous l’avons pesé et sa courbe de poids était dans la zone rouge. Je me suis sentie tellement mal. Mauvaise mère qui n’avait même pas remarqué que le problème était qu’il avait faim. Désespoir total.

– Mon challenge : faire remonter sa courbe de poids en 1 semaine et reprendre confiance.


– Comment ? : Au sein toute la journée pour stimuler la lactation. Si rien ne sort, la simple succion est déjà formidable pour le processus de redémarrage ! S’il dort, utiliser le tire-lait dans le même but.


– S’il a faim, qu’il n’est pas satisfait ? : lui donner un complément de lait. Par chance, j’avais du stock au congélateur et durant cette période de “remise en forme”, j’ai toujours pu lui donner de mon lait.

Dit comme ça, ça paraît simple. Pas de quoi s’affoler ou désespérer. Mais en fait, j’ai vécu un moment terrible, bourré de doutes, de craintes, et de désespoir. Je ne voulais surtout pas arrêter de le nourrir au sein. C’était tellement important pour moi. J’en étais à un moment où je m’étais fixé 6 mois minimum d’allaitement et voulais aller au moins jusqu’à cette limite. Or mon bébé était au bord de la grève du sein, qui peut conduire au rejet total.

Ma consultante en lactation m’a énormément aidée, mais sans le soutien de mon compagnon, qui avait compris mon projet d’allaitement et qui m’encourageait, me consolait, me rassurait, je ne pense pas que j’aurais réussi. Son rôle a été crucial. C’était devenu une affaire de famille.

La semaine suivante, comme prévu, le cœur battant, je suis retournée le faire peser… il avait dépassé largement le minimum attendu ! Si j’avais écouté le médecin qui me disait que je n’avais tout simplement plus de lait, que ça arrivait, que ce n’était pas un drame, qu’il fallait penser à la santé de l’enfant avant tout et que je n’avais pas eu cette petite flamme de volonté, je serais directement passée au lait artificiel, la mort dans l’âme. D’ailleurs, le mois suivant, en voyant une courbe de poids plus que satisfaisante, il a fait les yeux ronds quand je lui ai dit que mon bébé était toujours nourri exclusivement au sein. Hi hi… petite victoire personnelle…

J’ai souvent entendu : “Oh, moi j’ai dû arrêter très vite car je n’avais pas assez de lait“.

Après cette épreuve, je peux dire à ces mamans qu’elles n’ont juste pas trouvé la bonne personne pour les guider et les soutenir dans ce moment. Car oui, la lactation ne se tarie totalement que 40 jours après la dernière tétée ou dernier tirage de lait. Certes il faut non seulement être au courant mais aussi avoir une sacré volonté et du temps à consacrer à ça. Je comprends les mamans qui pour n’importe quelle raison, et qui sera toujours valable, arrêtent l’allaitement devant ce genre de situation. Tout le monde n’en n’a pas l’envie, le courage, le temps ou les moyens. Par contre, si mon témoignage ne servait à donner un peu d’espoir et de courage qu’à une seule maman qui vivrait la même chose avec son bébé, avec les mêmes envies et possibilités d’y arriver, j’en serais ravie !

11 réflexions sur « Comment j’ai vaincu une baisse de lactation »

  1. Coucou , j’ai exactement le même problème, 2 semaine que je fait comme toi mais toujours rien, bebe a 1 mois .

  2. Tout simplement merci pour votre témoignage, vous avez les mots justes, je vis la même situation et avoue ne pas trop savoir quoi faire si ce n est les conseils connus de mise au sein régulières, tisanes, tirages de lait. Je retiens de ne pas subir la baisse de lactation mais au contraire de trouver la bonne personne pour m aider et ravie d apprendre que la production ne s arrête pas comme ça, encore un grand merci.

  3. Bonjour.
    Merci pour votre témoignage. Je reconnais beaucoup de ma situation dans votre histoire.
    J’ai compris qu’il ne fallait pas se résigner mais au contraire tout faire pour stimuler la lactation. Je vais essayer. Votre témoignage m’aide en attendant à ne pas paniquer.
    Merci

  4. Ma fille a 4 mois et je vis exactement la même situation que la vôtre. J’ai décidé de me battre comme une lionne pour supprimer les petits complètement de lait artificiel car je n’avais pas assez de réserve pour faire comme vous. Par contre j’ai du mal à saisir pourquoi ma fille a repris ses tétées en journée mais pour la dernière du soir, elle refuse mon sein et ne souhaite que le biberon. Après l’avoir mise aux deux seins avant le bib, j’ai constaté que j’avais quand même du lait mais impossible de la convaincre…

    1. Bonjour Anna,
      le soir, les bébés sont souvent très agités, peut-être essayez de lui proposer quand elle dort à moitié, dans la pénombre, sans stimulation autour de vous.
      Ne la forcez pas, si elle ne veut pas passer à autre chose: câlin ou biberon.

  5. Merci pour votre témoignage.
    Cela me redonne de l’espoir et du courage.
    Ici bébé a presque 5 mois. Comme pour vous peu de tétées mais il grossissait super bien et puis a la dernière pesée il n’a presque pas pris de poids… voire en a perdu. Cela faisait quelques semaines que nous dormions peu (alors qu’il faisait ses nuits) et qu’il pleurait beaucoup. J’ai mis cela sur le compte des dents mais j’ai ensuite compris que je n’avais plus assez de lait et je me suis sentie très triste. Pour l’instant j’ai un peu de stock au congel et je n’ai pas donné de lait maternisé
    Je vais stimuler au maximum par les tétées et le tire lait et commencer la diversification. Merci encore

  6. Votre témoignage me donne espoir… Je suis aussi en train de vivre cela avec ma fille de bientôt 4 mois, elle fait ses nuits depuis ses 2 mois ce qui laisse une longue plage sans stimumation.. depuis 2 semaines elle s’énerve beaucoup l’après-midi et refuse presque mon sein. Il me paraissent si vides ! Je vais m’accrocher et mettre en place les conseils de ma conseillère en lactation (allaitement ++, tire-lait, tisane, peau-à-peau,..). Hier j’étais très triste et découragée surtout après le refus de téter de ma fille, j’ai dû lui donner un biberon et tirer mon lait, je lui ai redonné à téter plus tard dans son demi-sommeil et instauré un tirage nocturne. Pour ma première fille je n’avais pas vécu cela, mon lait ne tarissait pas (elle tétait beaucoup plus souvent et la nuit aussi pendant longtemps…) je ne pensais pas vivre cela et j’ai compris à quel point l’allaitement était important à mes yeux, idéalement jusqu’à 6 mois Je vais nous donner les moyens d’y arriver ! J’ai également dit à mon conjoint qu’il fallait qu’il me soutienne dans ce projet et pas juste me dire « c’est pas si grave si tu arrêtes c’est déjà bien », je crois qu’il a compris que c’était bien plus que ça pour moi. Mon aînée du haut de ses 2 ans est aussi d’un grand soutien elle dit à sa soeur « allez, tète ! » et elle joue à côté de moi tranquillement… on y croit !
    Merci à vous pour ces mots !

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